« bombe à retardement »
Pour ce dernier cas, je vais me dévoiler, car il s’agit de moi.
J’ai eu la chance de pouvoir travailler, en tant qu’interne, dans de prestigieux laboratoires pharmaceutiques au sein desquelles les enjeux resteront toujours et encore, extrêmement importants. Je suis au courant, bien sûr, des rumeurs expliquant que les labos sont des empires financiers mais je puis vous assurer que les sommes investies dans la recherche restent au service de la science et des maladies graves.
Tout commence en 2014, mon employeur de l’époque a fait le choix de vendre une partie de son activité à un concurrent. Des lors, le sentiment d’insécurité me gagne, et me pousse à cette époque à créer ma propre entreprise (Rinaldi Consulting). Je profite de beaucoup de congés en retard, pour m’essayer au marché, et les affaires vont plutôt bien. Décembre 2014, mon futur employeur me propose une fantastique opportunité, internaliser de façon digital la gestion de la Joint-Venture sur deux ans. Le défi est massif et je suis très heureux de mettre à contribution mon talent au service d’un enjeu pesant plusieurs milliards. Je déploie, dès lors, toute mon énergie et passe des nuits à creuser le sujet. L’expérience se déroule admirablement et devient alors une référence au sein de l’entreprise. Je me retrouve ainsi impliqué dans les programmes suivants, avec la responsabilité d’assurer la qualité des données globales et régionales permettant la génération automatique de rapports stratégiques adressés aux plus hautes fonctions de l’entreprise.
Tout allait très bien. Mais… Je ne pouvais imaginer une seule seconde, qu’un « BLOCKER », puisse, tapis dans l’ombre, déployer autant d’énergie quant à ma destruction. Oui, je pense que le terme de « destruction » est adapté compte tenu des moyens employés.
Quelle ironie, car j’ai connu ce « BLOCKER » dès le début. Ce dernier a sus me mettre en confiance et m’a demandé à maintes reprises quelques aides pour sa propre activité. Toujours d’un naturel bienveillant et croyant en l’élévation des uns par les autres, je n’hésitais pas une seule seconde à aider cette personne, car après tout, nous travaillons dans la même société. Je ne pouvais imaginer quelques années plus tard, que cette même personne allait devenir mon « BLOCKER ».
À cette époque, je me retrouve en charge de la mise en place d’un PMO Global pour les principales usines de production du groupe. Étant habitué à ce genre de missions, je me lance à fond dans le sujet et mon manager de l’époque est enchanté des rapides succès, quand soudain… le « BLOCKER » surgit. Prétextant un pseudo overlap entre nos activités, le « BLOCKER » déploie alors une énergie considérable pour nous stopper ; usé, je finis enfin par comprendre…
En 2014, le « BLOCKER » aurait été consulté pour mettre en place l’internalisation du changement, mais n’ayant aucune compétence technique, il aurait répondu qu’il fallait presque une année pour obtenir quelques choses de fiable en recourant à des consultants externes. Ce que j’ai finalement réussi en quelques mois… Dès lors, le « BLOCKER » se serait senti humilié et préparait sa revanche. Quelle absurdité ne pensez-vous pas ? Pour information, la querelle fut telle, et les moyens employés si inappropriés, que mon manager de l’époque, a très vite su faire la part des choses et a alerté les RH pour que le « BLOCKER » soit définitivement écarté de notre activité avec interdiction de prendre contact avec nous. Cette histoire m’a profondément touché et m’a empêché de dormir quelques nuits tant l’incompréhension était grande.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
CONCLUSION
Je ne prétends pas ici avoir établi la liste exhaustive des « BLOCKERS », mais plutôt d’avoir mis en lumière quelques pratiques que nous pourrions considérer comme des poisons au sein des entreprises. En effet, quand l’intérêt personnel prend le pas sur les intérêts communs, il est essentiel que les victimes des « BLOCKERS » puissent avoir rapidement la possibilité d’être entendues afin de se sortir de ce mauvais pas.
De mon point de vue la technique « BLOCKER » s’articule en général autours des points suivants :
- Préserver au maximum ses intérêts personnels
- User de moyens sournois pour vous dénigrer
- Harceler sa proie pour qu’elle perde confiance en elle-même.
- Partager le moins d’informations possible, créant ainsi un sentiment d’isolement et d’ascendance.
Les effets peuvent être considérablement destructeurs, tant au niveau de l’individu qui en souffre, que de l’entreprise qui, sans être mise au courant, peut rater à son tour de fantastiques opportunités de progrès économiques (performance) et sociales (culture d’entreprise).
La maturité d’une entreprise consiste bien entendu à opérer une complexe alchimie entre profitabilité, croissance et innovation. Mais aussi, elle se doit d’être à l’écoute de ses forces vives, formant un fragile écosystème qui reste définitivement le creuset de la réussite : sans humains point de réussite.
Il est important néanmoins d’effectuer une mise en garde. Les « BLOCKERS » ne sont pas forcement des individus dont les idées sont en contradictions avec les vôtres. Il est très important, au préalable, de vérifier auprès de votre entreprise, que votre point de vue adhère parfaitement avec sa stratégie, qu‘il apporte quelque chose de significatif en terme de profitabilité à long terme et qu’il reste aligné avec sa culture.